Le coton est cultivé depuis des millénaires, puisque les premières traces d’utilisation remontent à l’an 6000 avant J-C, au Pakistan et en Inde. Les principaux producteurs sont aujourd’hui la Chine, l’Inde, les États-Unis, le Pakistan et l’Ouzbékistan.
Cette plante a contribué au développement de la mondialisation, par sa commercialisation internationale, puis il a participé à la révolution industrielle. L’industrie du coton a également des côtés sombres puisqu’elle a été fortement liée à l’esclavage au travail des enfants et a été à l’origine de graves crises sociales dans tous les pays du monde et encore aujourd’hui.
Dans un précédent article, nous vous avons parlé de la différence entre les fibres synthétiques et les fibres naturelles, et nous avons exclu le coton de cette comparaison. Si nous avons fait cela, c’est parce que ce n’est pas la plus « innocente » des fibres naturelles. Sa culture, puis la transformation de la plante en fibres et en fils a de nombreux impacts pas très sympas sur l’environnement.
C’est de ces côtés un peu sombres (oui oui !) dont nous allons vous parler dans cet article.
Car, en plus des enjeux habituels engendrés par la production de vêtements – qu’ils soient en fibres synthétiques ou naturels- (pollution liée au transport, à l’électricité utilisée dans les usines, ou encore aux teintures chimiques appliquées sur les tissus ou vêtements rejetées dans les eaux et les sols), la culture du coton est, à elle seule, à l’origine de nombreux désastres environnementaux et sociaux.
Cette belle plante blanche est aujourd’hui la fibre naturelle la plus utilisée.
En 2017, on estimait que 25 millions de tonnes de coton étaient produites chaque année. Le « 100% coton » est devenu tendance : aujourd’hui on aurait presque l’impression de faire un geste pour l’environnement en achetant un tee-shirt en coton…
D’ailleurs, c’est tellement « trendy » qu’il y en a partout, dans tous les magasins, et qu’on peut les acquérir pour des prix (un peu trop) dérisoires. C’est peut-être ce qui devrait nous alarmer d’ailleurs, car pourtant la production d’un tee-shirt nécessite de nombreuses étapes et processus.
Mais alors, de quels désastres sociaux et environnementaux le coton est-il à l’origine ? Existe-t-il des alternatives ?
Pour calculer le volume total d’eau utilisée pour fabriquer un produit, les experts s’intéressent à « l’empreinte eau », qui représente le volume total d’eau virtuelle utilisée pour fabriquer un produit. Selon le Water Footprint Network, réseau qui comptabilise l’empreinte eau de différents produits au quotidien, l’empreinte eau moyenne de la fabrication de coton est de 10000 litres d’eau par kilogramme produit. Cela signifie que pour produire un tee-shirt de 270 g, 2700 litres d’eau sont nécessaires… Effarant !
« L’eau virtuelle », dont nous avons parlé avant, correspond à « l’eau utilisée pour produire des biens exportables dans un endroit et consommée « virtuellement » dans un autre espace. », selon le Centre d’Information sur l’Eau. En achetant un tee-shirt en coton, nous consommons donc de l’eau provenant de l’endroit où la matière première nécessaire à la fabrication de ce vêtement a été cultivé. Cette consommation en eau, que les consommateurs ne peuvent voir directement, a un impact sur les pays producteurs.
Cette importante consommation d’eau met en danger les ressources hydriques de la planète, car l’eau utilisée doit bien provenir de quelque part ! En effet, l’utilisation d’eau dans les cultures de coton va engendrer :
L'évaporation de « l’eau verte », eau de pluie recueillie pour la culture.
Le prélèvement « d'eau bleue » pour l'irrigation (eaux souterraines ou de surface), qui peut mener à l’assèchement de nombreuses réserves d’eau et de cours d’eau de la planète, mais également au détournement de voies navigables.
Une importante pollution de l'eau et des sols, causée par les pesticides, les engrais et autres produits chimiques utilisés dans les champs et qui ruissellent : « l’eau grise ».
Des données troublantes :
« L'eau consommée pour cultiver les exportations de coton de l'Inde en 2013 aurait suffi à fournir à 85 % des 1,24 milliards d'habitants du pays 100 litres d'eau par jour pendant un an… Pendant ce temps, plus de 100 millions de personnes en Inde n'ont pas accès à l'eau potable », Selon The Guardian, 20 mars 2015
La disparition de la Mer Aral : Connaissez-vous cette mer ? Située entre l’Ouzbékistan et le Kazakstan, autrefois le 4ème plus grand lac du monde, elle a aujourd'hui pratiquement disparu. Cela est dû au fait que de nombreuses cultures de coton, situées aux alentours, étaient dotées de système d’irrigations qui prenaient source dans ce lac. Il s’est donc asséché progressivement, jusqu’à perdre 70% de sa superficie, ce qui a engendré la disparition de tout un écosystème.
Le plus aberrant, dans tout cela, c’est que les principaux acheteurs des textiles de cette matière n’étaient pas originaires de la région, mais plutôt de pays occidentaux. Les acheteurs des vêtements dont le coton a été produit à côté de la Mer Aral ont donc consommé de « l’eau virtuelle », provenant de cette région et ont contribué, sans s’en rendre compte, à ce désastre environnemental.
Si vous êtes intéressés, découvrez ici ce désastre plus en détails.
Pollution des sols et des eaux
Le coton est l’une des cultures les plus fortement arrosées de produits chimiques au monde. Celui-ci, qui n’occupe que 3% des terres cultivées, consomme un quart des pesticides utilisées sur la planète. Les pesticides dangereux couramment utilisés pour la production se retrouvent souvent dans les ressources en eau à proximité des cultures. En Ouzbékistan, les eaux souterraines, situés à une profondeur allant jusqu'à 150 mètres, sont souvent polluées par les pesticides. Le résultat est là : environ 85 % de la population souffre d'une mauvaise santé en raison de l'insalubrité de l'eau potable…
Pluie de pesticides et poussières mortelles
Une étude sur l'eau de pluie dans une région cotonnière du Brésil a révélé que l'eau de pluie contenait 19 pesticides différents, dont 12 étaient utilisés pour la production de coton.
Dans la région de la mer d’Aral, et plus particulièrement près des parties asséchées du lac, 43 millions de tonnes de poussière chargée de pesticides sont soufflées dans l'air chaque année. La région de la mer d'Aral souffre des taux de cancer de la gorge les plus élevés au monde, représentant 80 % des cas de cancer.
Les graines génétiquement modifiées (OGM) représentent aujourd'hui 89 % du coton planté en Inde. Elles engendrent de nombreux problèmes de pollution, mais également d’importants problèmes financiers qui dégradent les conditions de vie des agriculteurs :
Un coton qui nécessite davantage de pesticides : pollution et risques sanitaires
Ces graines OGM, développées par Monsanto, sont censées contenir des toxines Bt qui doivent résister à divers parasites, permettant une soi-disant diminution de l’utilisation de pesticides ainsi qu’une augmentation des rendements et donc des revenus. Les premières années d’utilisation, certains agriculteurs ont noté une réduction de l’utilisation de pesticides et une diminution des pertes de récoltes, mais la tendance a rapidement changé.
Des espèces résistantes au coton Bt sont apparues.
Des ravageurs secondaires ont commencé à devenir plus problématiques qu’auparavant.
Les agriculteurs ont donc dû, pour les contrôler, utiliser davantage de pesticides, et des produits encore plus toxiques… vendus par Monsanto également. Un grand nombre de ces produits chimiques sont interdits en Occident, mais sont utilisés par les agriculteurs sans aucun vêtement de protection ni formation. Pas très rassurant tout ça.
Problèmes financiers & sociaux
L’introduction du coton OGM dans les cultures a considérablement altéré les conditions de vie des agriculteurs, et particulièrement en Inde. Il a largement contribué à l’endettement de ces derniers, pour les raisons suivantes :
Les graines de coton OGM ont été modifiées pour qu'elles ne puissent pas se reproduire, ce qui signifie que les agriculteurs ne peuvent pas conserver une partie des graines pour la culture suivante, mais doivent acheter de nouvelles graines chaque année. En outre, en raison de la forte demande de semences de coton et des prix réglementés par le gouvernement (et donc très élevés), de nombreux agriculteurs doivent acheter leurs semences de coton Bt au marché noir à des prix bien supérieurs à la valeur du marché (environ trois à huit fois le coût des semences conventionnelles). Comme de nombreux petits agriculteurs ne peuvent pas contracter de prêts auprès de grandes organisations, ils se tournent vers prêteurs privés dont les taux d'intérêt sont plus élevés… et s’endettent. Cela engendre chaque année de nombreux suicides. En 2015, plus de 12 500 cultivateurs de coton indiens sont morts par suicide.
La culture du coton entraîne la dégradation et l'érosion des sols ainsi que la perte de zones forestières et d'autres habitats.
Le recours au travail des enfants et à l'esclavage est encore fréquent dans cette industrie.
La production de cette « or blanc » est responsable de l'émission de 220 millions de tonnes de CO2 par an.
Le coton conventionnel n’est pas vraiment conseillé si on espère, à notre échelle, diminuer notre impact sur la planète. En revanche, il existe des alternatives, bien moins consommatrices et polluantes.
Depuis plusieurs années, le coton biologique se développe. Ce dernier est :
Cultivé sans insecticides et pesticides de synthèse (des pesticides naturels peuvent être utilisés)
Moins consommateur en eau (car si l’épandage de produits chimiques disparait, cela nécessite moins d’eau)
Plus respectueux de la terre cultivée : une rotation de culture est réalisée, permettant une oxygénation de la terre, ce qui permet des cultures plus durables et rompt le cycle des maladies
Davantage respectueux des producteurs et des populations vivant dans des zones productrices : en utilisant des pesticides naturels, cela permet d’améliorer la santé de ces derniers. De plus, cela leur permet une plus grande autonomie financière, car le coton biologique ne peut être OGM : les paysans ne sont plus dépendants des grandes entreprises leur imposants des prix ahurissants.
Cependant, certains cotons sont dits biologiques mais ne le sont pas réellement. Il faut donc être attentifs aux différents standards existants. Ces derniers sont des garants concernant la qualité des textiles en fibre biologique. Ils sont le seul moyen d’assurer une traçabilité complète du coton, du champ au produit fini. Parmi eux :
Le GOTS (Global Organic Textile Standard), un standard qui définit différents critères sociaux et environnementaux à respecter dans un cahier des charges spécifique. Il garantit le respect, sur toute la filière, de la culture à la production du textile, d’une approche écologique et éthique. Il limite également l’utilisation de l’eau pour l’irrigation des champs, par une gestion raisonnable et contrôlée et réalise de nombreux tests laboratoires pour contrôler et éviter toute trace d’OGM dans le coton certifié.
Le label OCS, certifie que la plante est cultivé sans OGM, sans produits chimiques et avec une traçabilité depuis les champs jusqu’au client final.
Le coton biologique non certifié est donc un leurre. Des analyses ont d’ailleurs montré que les ventes de produits en coton biologique dans le monde sont supérieures aux déclarations de production. Ainsi, si vous achetez un vêtement en « coton bio » sans label, il est très probable qu’il ne le soit pas du tout. Méfiez-vous ! ☺
A noter : D’autres labels existent, tel que « Fairtrade » ou « Oekotex », ces derniers ne concernent pas que la plante soit bio, mais garantissent de meilleures conditions de travail.
Un petit résumé de la différence entre coton conventionnel et biologique ici :
Alors d’accord, le coton biologique certifié c’est mieux que le coton conventionnel… Mais ça n’est pas vraiment adapté à la pratique sportive ! Le coton n’est pas vraiment respirant, il absorbe la transpiration et sèche lentement, le tissu colle à la peau, donne une sensation peu agréable et s’alourdit. Alors, si vous êtes comme nous et que vous voulez des vêtements de sport en fibres naturelles, il faut se pencher sur des matières dont les propriétés intrinsèques sont adaptées à l’effort physique et donc à l’évacuation de la transpiration. C’est le cas du lin et du chanvre, qui ont des propriétés assez semblables et qui sont très appropriées à l’usage sportif. Alors, pourquoi privilégier ces deux matières au coton ?
Des fibres naturellement intéressantes pour la pratique sportive
Le lin et le chanvre ont des propriétés intrinsèques qui correspondent aux caractéristiques attendues par les sportifs lors de leurs efforts. Elles :
Absorbent l’humidité
Sèchent rapidement
Sont thermorégulatrices : elles régulent la chaleur
Sont solides et durables
Sont Antibactériennes
Des matières à faible impact sur l’environnement
Enfin, elles sont beaucoup moins consommatrices que le coton conventionnel et que les fibres synthétiques :
Leur culture ne nécessite pas de pesticides : cela signifie moins de pollution de l’eau, de l’air et des sols !
Elles sont très économes en eau : elles se satisfont, la plupart du temps, de l’eau de pluie
Elles stockent le CO2 : cela permet une réduction des gaz à effet de serre
Elles participent en maintien de la biodiversité
Vous pouvez lire plus d’information sur le chanvre ici
Alors, si tu veux tenter l’expérience des tee-shirts en chanvre pour faire du sport, c’est ici que ça se passe
Extrait du fruit du karité, cet arbre poussant principalement dans les savanes arborées de l'Afrique de l'Ouest et centrale. Partons du principe traditionnel de nos mamans qui utilisent ce beurre pour les bébés, les mamans et les femmes enceintes. Mieux le beurre de karité est aussi utilisé pour certains massages.
Avec ses vertus hydratantes ; il parfait pour les articulations de bébé, les vergetures de la femme enceinte etc.
Utilisez-le à volonté !
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Le coton est cultivé depuis des millénaires, puisque les premières traces d’utilisation remontent à l’an 6000 avant J-C, au Pakistan et en Inde. Les principaux producteurs sont aujourd’hui la Chine, l’Inde, les États-Unis, le Pakistan et l’Ouzbékistan.
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